02 Février 2021
Pour l’article de cette semaine nous avons échangé avec Octavie Okamba-Diogo capitaine de l’équipe Élite féminine de volley et Vivien Gayol l'entraîneur adjoint de cette même équipe.
Pour revenir sur le parcours de Vivien avant Malakoff, il a été entraîneur dans le secteur jeunes du club professionnel de l’ASPTT Mulhouse puis l'entraîneur et manager général au VB Torcy Marne La Vallée. Il a également exercé comme premier métier commercial dans le secteur des assurances. Il connaît donc aussi très bien le monde de l’entreprise.
L’USM Malakoff est pour lui l’opportunité de s’investir dans un club avec un projet à long terme et pas seulement sur l’Elite. En effet, il occupe aussi le poste d’agent de développement pour la section. Pour lui “c’est un vrai défi car tout est à faire !”. C’est également l’occasion d’avoir une évolution car Didier Baronnet l’actuel entraîneur prend sa retraite à la fin de la saison. Par rapport à la saison dernière, Vivien s’occupe de l’analyse des statistiques, il visionne également les matchs des adversaires pour construire des plans de match. Cela permet de construire des axes de travail basés sur des chiffres et non plus seulement sur le feeling.
Octavie est joueuse et capitaine de l’équipe mais également ingénieure chez Renault. En effet, les joueuses ne bénéficient pas du statut professionnel et ne perçoivent donc pas de salaire. Au volley, elle est attaquante centrale ou poste 3. Ce poste a un rôle majeur au filet. Il s’agit de bloquer les attaquantes adverses, d’attirer le bloc adverse en feintant une attaque près du passeur permettant ainsi aux ailières de se trouver face à un seul bloc et aussi de réaliser des attaques rapides dites en fixation pour prendre le bloc adverse de court. Elle est également en train d’apprendre le poste de réceptionneuse attaquante. Au-delà de la technique, elle est capitaine de l’équipe. Elle nous fait remarquer avec humour que c’est elle qui est “chargée d’organiser les soirées !” Cette touche de plaisanterie a tout de même un côté réel car la capitaine fait le lien entre l’équipe et l'entraîneur en lui transmettant le ressenti et les besoins de l’équipe. Elle est aussi chargée de garantir la cohésion de l’équipe. Il faut donc être à l’écoute et diplomate. En match, la capitaine est référente pour l’équipe, les messages et réclamations entre l’arbitre principal et l’équipe ou le coach passent par elle.
Dans la suite de notre échange, la capitaine de l’équipe note qu’un collectif solide s’était construit en N2, la saison dernière. Il était basé sur des victoires (1 seule défaite sur 15 matchs). Cette saison c’est la découverte du niveau intermédiaire entre pro et amateur, et tout cela, en période de pandémie de covid avec les problèmes ad hoc : contacts, reports de match, inaccessibilités au gymnase, etc. De plus, les filles rencontrent des équipes qui affichent clairement l’objectif de monter en pro A avec le budget et l’effectif professionnel associé. L’opposition est parfois complexe à maintenir à un degré élevé tout un match entier, malgré l’envie et la combativité. Octavie évoque également “la pression qui est parfois trop importante à gérer”.
Malgré le début de saison compliqué, on peut tout de même noter des points positifs. Le groupe vit bien et cela amène une qualité humaine. Vivien tient également à noter les progrès des filles dans tous les secteurs et aussi bien individuellement que collectif. Cela se remarque par la prise de sets plus régulière dans les matchs. Il ne reste plus qu’à valoriser ces progrès pour gagner un match. Ce serait une belle récompense pour l'effort des filles. Il évoque également la situation sanitaire qui finalement n’a pas tant que ça défavorisé l’équipe. Elles ne subissent par exemple pas le couvre-feu ou le confinement. Aussi, habituellement en manque de créneau sur terrain de matchs, avec l’arrêt des activités en intérieur des autres sections, elles peuvent s'entraîner plus de fois sur le terrain de Cerdan. Étant reconnues athlètes de haut niveau, les filles ont également la possibilité de se préparer physiquement dans les salles de sport privées.
Cependant, la situation présente quelques difficultés notamment économiquement. Il est difficile de savoir ce qui attend l’équipe pour les subventions de la saison prochaine. Il est aussi compliqué d’aller démarcher des entreprises pour qu’elles nous sponsorisent alors qu’elles sont elles-mêmes en difficulté financière. Cependant, le club travaille pour tout mettre en place. Quand le contexte sera meilleur, ce sera le moment de voir les fruits du travail. Cet apport financier pourra par exemple permettre à l’équipe de recruter une joueuse sous contrat et donc qui demande des indemnités.
D’un autre côté, devenir partenaire de l’Elite donnera de la visibilité à l’entreprise mais au-delà ça permettra la mise en relation avec d’autres entreprises. L’aspect humain est très important. C’est aussi un moyen de développer les valeurs liées au sport et dans lesquelles l’entreprise peut se retrouver (esprit d’équipe, combativité, rigueur, …). Le volley-ball est un sport collectif par excellence. En effet, il est obligatoire de jouer en équipe pour réaliser de belles actions. Par exemple, un joueur ne peut pas toucher la balle deux fois de suite, il est donc obligé de faire la passe à son coéquipier. Enfin, associer le succès de l’équipe à l'entreprise ne peut que remplir de satisfaction.
Pour conclure, Octavie et l’équipe ont pour principal objectif à court terme de progresser mentalement, en se faisant plus confiance et en jouant à notre réel niveau durant des matchs entiers. Dans la deuxième phase, elles seront ainsi prêtes à représenter une réelle opposition et emmagasiner plus de points. Pour Vivien, l’objectif de la fin de saison est de défendre les valeurs de l’USM Malakoff de la façon la plus honorable qu’il soit. Il souhaite également obtenir les premières victoires et montrer que les filles ont leur place dans le championnat. A plus long terme, il faut développer le secteur jeunes en multipliant par 3 le nombre d'adhérents de moins de 18 ans. En effet, plus il y a de jeunes , plus il y a de chance de repérer une pépite qui a du potentiel pour évoluer au haut niveau. Pour être performant, il espère continuer à professionnaliser la section. Notamment en développant le plan financier pour faire un recrutement adéquat. Pour atteindre le niveau d’une top équipe, il faudrait un entraîneur, un adjoint, un kiné, un préparateur physique, une chargée de communication et une secrétaire administrative. Vivien a espoir et sent que la section peut tendre vers ça petit à petit.
On retrouvera Didier Baronnet, l'entraineur qui suit les filles depuis longtemps dans un prochain article.
Allez les filles ! Allez Malakoff !