80 ans interview de Gilbert Nexon
Une vie au service du sport et de l’USM Malakoff
Quand il évoque ses débuts, Gilbert Nexon a toujours cette étincelle dans la voix. « Je suis arrivé à l’USM Malakoff en 1953. J’avais 13 ans. » Né en 1940, il grandit porte de Vanves, dans les HBM de la capitale, à deux pas de la fameuse “zone” – cet espace encore vide avant la construction du périphérique, où les jeunes jouaient au foot entre Paris et Malakoff.
« On jouait sur la zone, c’était notre terrain de jeu. Et un jour, je suis allé voir du côté de Malakoff, parce que je savais qu’il y avait du foot. Et c’est comme ça que tout a commencé. »
⚽ Des débuts au football… à la découverte du volley
Gilbert joue au football jusqu’à ses 18 ans. Mais un jour, son entraîneur de l’époque, Yves Croce, lui glisse un conseil qui changera le cours de sa vie :
« Il m’a dit : “Écoute, tu n’es pas le meilleur, alors peut-être que tu devrais essayer autre chose.” »
Sans rancune ni regret, le jeune sportif tente alors le volley-ball, une discipline en plein essor à Malakoff. Il débute au stade Lénine (aujourd’hui Marcel-Cerdan), s’enthousiasme, progresse vite, et découvre une nouvelle famille.
Peu après, il part deux ans en Algérie pour son service militaire. À son retour, à 22 ans, il revient aussitôt au club. « J’ai retrouvé mes copains du volley, et c’est reparti. » C’est le début d’un engagement qui va durer toute une vie.
🏗️ Bâtisseur du volley malakoffiot
Dans les années 1970, le volley connaît un véritable engouement à Malakoff. Gilbert s’y investit à fond. Il devient entraîneur bénévole, dirigeant, puis président de la section.
En 1975, il crée la
section loisirs de volley-ball :
« Je voulais que tout le monde puisse jouer, pas seulement les compétiteurs. En un mois, j’avais 35 inscrits ! C’était de la folie. »
Sous son impulsion, la section se développe rapidement. Des salariés de la mairie, des habitants du quartier, des jeunes et des anciens viennent partager la même passion, dans une ambiance conviviale et accessible.
👥 L’esprit associatif avant tout
Gilbert a toujours défendu une idée simple : le sport est une école de vie et un lien social.
« Je viens d’une famille nombreuse : on était huit enfants. Le sport, ça m’a permis de m’en sortir, de rencontrer du monde, de prendre confiance. »
Très tôt, il s’engage dans la vie associative de l’USM. Élu au comité directeur en 1973, il devient ensuite vice-président du club. Il travaille avec des figures emblématiques comme Michel Le Borgne ou Dendiméot, et participe à la structuration du mouvement sportif malakoffiot.
Parallèlement, Gilbert mène sa carrière professionnelle. Ouvrier dans la métallurgie, il entre ensuite à l’Agence France-Presse (AFP) où il restera trente ans comme technicien.
« Je réparais les télésimprimeurs, les machines qui diffusaient les dépêches. Et quand l’informatique est arrivée, on a voulu me faire apprendre l’anglais… j’ai dit non ! » plaisante-t-il.
Mais c’est toujours au sport qu’il revient, dès qu’il le peut.
🏛️ Du gymnase à la mairie
Son engagement bénévole ne passe pas inaperçu. En 1989, le maire de Malakoff,
Léo Figuères, souhaite ouvrir sa liste municipale à des personnalités locales :
« Il voulait un sportif. Personne ne voulait y aller, alors c’est tombé sur moi. »
Élu conseiller municipal, Gilbert devient ensuite
adjoint au sport sous la mandature de
Catherine Margaté, fonction qu’il occupera pendant
treize ans.
« J’avais 60 ans, j’étais à la retraite, et j’avais du temps. C’était une façon de rendre au sport tout ce qu’il m’avait donné. »
À ce poste, il œuvre pour soutenir les clubs, améliorer les équipements et encourager le bénévolat. « Je savais ce que c’était, être bénévole. Alors j’essayais de les aider au maximum. »
🏅 Une fidélité sans faille
En 2014, à 74 ans, il décide de passer le relais. « On m’a proposé de continuer, mais à 80 ans, je ne me voyais plus maire adjoint. »
S’il quitte ses fonctions officielles, il reste profondément attaché à l’USM et à la ville. « Le sport, c’est toute ma vie. J’ai grandi avec, j’ai appris à être avec les autres grâce à lui. »
Soixante-dix ans après ses premiers pas sur la “zone”, Gilbert Nexon continue d’incarner les valeurs qui font l’âme de l’USM Malakoff : le partage, la convivialité, la transmission.
« J’ai passé ma vie ici, entre le terrain et la mairie. Et je ne regrette rien. »














