25 Mai 2021
Cette semaine nous souhaitons mettre à l'honneur la section tir sportif de l'USMM pour son action conjointe avec la ville de Boulogne Billancourt. Depuis plusieurs saisons, les deux structures s'associent pour faire pratiquer le tir sportif à des personnes en situation de handicap mental. Nous avons donc rencontré Carlos Arrinda, référent sport et diversité de la ville de Boulogne Billancourt.
- Quel est votre rôle pour la ville de Boulogne Billancourt ?
J’occupe le poste de « référent sport et diversité » à la direction des sports de la ville de Boulogne Billancourt. Une de mes principales missions est de développer par tous les moyens possibles une dynamique sportive forte et riche auprès des personnes en situation de handicap de notre ville, notamment auprès des personnes en situation de handicap mental qui sont accueillies dans des institutions de notre ville. Nous cherchons aussi à ouvrir des activités dites « élitistes » à ce public de personnes différentes. Nous avons travaillé avec la FF de Voile, de Boxe et d’escalade, puis avec la FF tir par le biais de la section tir sportif de l’USM Malakoff.
- Pouvez-vous nous parler de l’action mise en place avec la section tir de l’USM Malakoff ?
Avec la section Tir de l’USMM nous avons monté un projet visant à amener des personnes adultes en situation de handicap mental vers une pratique régulière du tir à 10 mètres avec des carabines de compétition. Les handicaps les plus concernés sont la trisomie 21, les troubles autistiques et les psychoses infantiles. Nous avons commencé avec un groupe de personnes volontaires de 7 personnes, encadrées par deux moniteurs de tir, une psychomotricienne et une éducateur spécialisé.
- Comment est venue l’idée ?
L’idée m’est venue comme une évidence. Je suis tireur régulier et compétiteur au sein de l’USMM Tir depuis des années, Monsieur Reclus fut immédiatement emballé et enthousiasmé avec l’idée. Nous avons d'abord décidé de mettre en place deux actions ponctuelles de deux heures et puis avons organisé un stage de trois demies journées de suite avec une compétition amicale en fin de stage.
- Quels étaient les objectifs ?
Les objectifs sont simples. D’une part montrer aux instances fédérales que cette activité peur être pratiquée par toute personne en situation de handicap mental n’ayant pas des troubles importants du comportement. Aussi, de permettre à ces personnes différentes de pratiquer cette discipline olympique dans un cadre porteur et encadré par des personnes très compétentes. Il est important de signaler qu’il n’existe aucun lien entre handicap mental et perversion. Une personne trisomique peut porter et utiliser une carabine à air comprimé olympique avec la même responsabilité et la même sécurité que n’importe quelle autre personne qui a reçu une formation adéquate par des personnes compétentes. Cette expérience l’a largement montré.
- Quels retours en ont fait les participants ?
Tous les participants ont énormément apprécié l’activité et le lien humain tissé avec l’équipe dirigeante de l’USMM Tir Sportif. Tous les participants souhaitent pouvoir pratiquer cette activité de tir à 10 mètres de façon régulière et de participer à des compétitions. Tous manifestent le souhait de reprendre cette expérience dès que la situation épidémiologique le permettra. Le comportement de ces personnes en situation de handicap mental fut exemplaire pendant toutes les séances de cette expérience et les résultats sportifs ont été vraiment remarquables de tout point de vue.
L’USMM Tir Sportif nous a permis, en lien avec la ligue régionale de la FFT, de disposer de carabines laser et de continuer ce projet unique pendant toute cette période de confinement, nous avons organisé deux séances grâce à l’aide bénévole et désintéressée de Philippe Reclus et d’autres membres du bureau.
- Est-il prévu de reprogrammer une action comme celle-ci ?
Nous attendons tous la réouverture du stand de tir afin de continuer et développer cette activité avec ce type de public. D’autres institutions concernées par le handicap sont intéressées par cette expérience unique, nous allons reprendre dès les premiers jours de septembre avec régularité.
Cette expérience inédite (je ne connais aucun précèdent) n’est possible que grâce à l’engagement sans faille de Philippe Reclus et du bureau de la section Tir Sportif et de l’USM Malakoff Omnisports, nous disposons dans cette association des conditions idéales pour développer ce type d’expérience. Je leur transmets ma plus profonde gratitude, en mon nom et au nom de tous les participants.
- Avez-vous quelque chose à ajouter ?
J’estime superflu, mais peut être pertinent, d’indiquer que les personnes participantes n’ont jamais été en contact ni en présence d’armes à feu. La rigueur des dirigeants de l'USMM Tir Sportif rend cette éventualité inenvisageable.
- Le mot de Philippe Reclus, président de la section tir :
Un jour Carlos m'a parlé de son travail à la mairie de Boulogne et m'a demandé s'il était possible d'organiser une séance de tir d'initiation avec son groupe dont il a la charge. J'ai répondu oui, sans hésitation. Pour moi le handicap qu'il soit physique ou mental ne doit pas être un frein à toute activité.
Nous avons donc organisé une première séance au stand de Malakoff qui tout de suite a plu à tout le monde. Carlos, les responsables du centre de Boulogne et moi souhaitons continuer cette démarche, surtout que les horaires du stand de tir le permettent.