Pour le second article de la saison, nous avons rencontré Hervé Meraville. Il nous parle de sa découverte de l'athlétisme, de sa participation à des événements d'envergure internationale et de ses fonctions au sein de notre section.
- Quand et comment avez-vous découvert l’athlétisme ?
J’ai 72 ans. Je suis tombé dans la grande marmite de l’athlétisme, il y a … 59 ans ! Tout a commencé au lycée Michelet de Vanves où l’ensemble des élèves étaient invités à participer à des cross (le challenge du nombre) avec éliminatoires dans chaque établissement puis finale régionale dans les bois de Meudon. Je me débrouillais assez bien durant mes années minimes et cadets. Mais en junior mon professeur d’EPS m’a orienté sur les courses de haies et m’a entrainé dans son club civil (le PUC). Ce fut la découverte de l’athlétisme sur piste, des entrainements réguliers, des compétitions, des stages durant les vacances, des déplacements en France et à l’étranger. Beaucoup de bons souvenirs toujours présents malgré les années.
- Comment êtes-vous devenu entraîneur puis dirigeant ?
Après quelques années, je suis parti faire mon service national en tant que « Volontaire de l’Aide Technique » à la Réunion. Et là sous le soleil des tropiques, je me suis donné à 100% à l’athlétisme. L’athlétisme m’avait beaucoup apporté en tant qu’athlète et j’ai essayé de le rendre en tant qu’entraineur et dirigeant. Tout d’abord animateur du club de Saint-Denis (Joinville Sports), j’en suis devenu le président. J’ai alors passé le brevet d’état d’entraineur sportif et les différents diplômes d’officiel (chronométreur, juge arbitre). Puis j’ai cumulé avec les fonctions de pigiste au journal local et de secrétaire de la Ligue Réunionnaise d’Athlétisme. Et c’est à ce titre qu’en 1979, j’ai été amené à organiser les épreuves d’athlétisme des premiers Jeux des Iles de l’Océan Indien. Un souvenir inoubliable de même que les rencontres annuelles avec l’Ile Maurice voisine.
- Comment avez-vous été juge lors des championnats du Monde ?
Oui, alors que je n’ai jamais dépassé le niveau régional en tant qu’athlète, j’ai pu en tant qu’officiel participer à des rencontres nationales et internationales… La plus importante fut, bien sûr, les Championnats du monde d’Athlétisme au stade de France en 2003. Pour constituer le jury, un test avait été organisé par la fédération entre les officiels fédéraux. J’ai eu la chance d’être retenu. Huit jours au milieu des meilleurs athlètes du monde ! Et la chance également d’être affecté au saut en longueur le jour de la finale féminine et de la victoire d’Eunice Barber. J’étais juge à la chute, impossible d’être mieux placé…
- De quand date votre inscription à l’USM Malakoff ?
Après 8 ans passé dans les iles, il a fallu rentrer en métropole. Et ce fut une arrivée à Malakoff en 1981 et bien sûr une inscription à l’USMM mais avec l’intention de rester en retrait par rapport à mes activités multiples et chronophages de la Réunion. Le travail et la famille m’ont obligé à lever le pied sans toutefois abandonner complètement. La section était bien structurée sous la responsabilité de Roger Teste puis de Roland Odeyer. J’y ai trouvé ma place en entrainant les coureurs du club, les sprinters d’abord puis les demi-fondeurs. Mais je fus rapidement appelé à m’occuper d’autres taches en tant que secrétaire de la section, m’interdisant cependant longtemps d’en prendre la présidence. Finalement je l’ai fait à l’approche de la retraite.
- La section est-elle différente qu’il y a 40 ans ?
Oui, elle a bien changé en 40 ans ! Dans les années 80, les jeunes, minimes à juniors, constituaient la majorité de l’effectif qui tournait autour de 80 licenciés. Les coureurs sur route se comptaient sur les doigts de la main. Toutes les catégories s’entrainaient les mêmes jours, le mardi et le jeudi soir. Puis il y a eu une augmentation constante de l’effectif (250 actuellement) et la nécessité de répartir les athlètes à des jours et des horaires différents. Les coureurs de fond représentent maintenant près de la moitié des licenciés. Il y a eu aussi un développement important des licenciés jeunes (50 de 10 ans et moins). Ils ont leur propre jour d’entrainement de même que les benjamins minimes. Les 4 couloirs de la piste ne permettent plus de réunir toutes les catégories les mêmes jours.
Malgré ces évolutions, que l’on retrouve également au niveau régional ou national, l’objectif de la section est resté le même : briller dans les compétitions par équipes. Ainsi les interclubs sont le rendez-vous le plus important de la saison. Deux athlètes dans chacune des épreuves et on totalise les points obtenus à la table de cotation. Depuis 2007, ces interclubs sont mixtes. Plusieurs fois championne départementale, la section évolue depuis 2 ans en division nationale. Sur route, les ekidens (marathon relais par équipes de 6 coureurs) sont privilégiés dans un calendrier très fourni.
- Comment se passe les événements de la section ?
La section met un point d’honneur à organiser des compétitions à Malakoff. Ainsi depuis 1975, les Foulées de Malakoff sont un peu la vitrine de la section. Créées à une époque où les courses sur route étaient encore balbutiantes, c’est la plus ancienne course sur route des Hauts de Seine (plus ancienne que le marathon ou les 20 km de Paris). Elle compte à son palmarès des coureurs de toutes origines et plusieurs champions de France. Elle a longtemps été associée avec des courses pour les enfants en matinée sous la houlette du service des sports et des instituteurs des écoles primaires de la ville. Il y eu ainsi plusieurs années plus de 2000 coureurs dans les rues de la ville.
- Quelle est l’origine du cross des écoles ?
La suppression de l’école le samedi matin a entrainé la fin de ces courses scolaires. Et après quelques années d’interruption, la section a décidé de créer le cross des écoles, en traçant les parcours dans le stade et le parc Léon Salagnac, pour ne pas emprunter la voie publique. En 2021, c’était la 13e édition avec un succès qui ne se dément pas (près de 600 élèves des écoles primaires et une ambiance de fête avec les nombreux parents et amis dans les tribunes). Une nouveauté cette année, l’ouverture aux classes de 6e et 5e. Mais le projet de construction du collège sur le terrain annexe du stade nécessitera une autre localisation ou des épreuves différentes à l’avenir.
Autre rendez-vous incontournable de la saison, le meeting Motard, du nom d’un athlète de la section renversé par un camion en faisant son footing. Il rassemble début mai, des athlètes de toute la région venant tenter de réaliser les minimas pour les championnats de France car il est qualificatif. De grandes performances y ont été réalisées notamment en demi-fond (record de France vétéran du 3000m l’an passé). Dans les concours, les champions de France masculin et féminin du lancer du poids y ont lancé.
- Et comment se présente l’avenir ?
Il y a 3 ans, j’ai pensé qu’il était temps de passer la main tout en restant à disposition de la section. Fabrice Delabarre est maintenant le président entouré d’une équipe en grande partie renouvelée. Pratiquant en demi-fond, il est aussi dirigeant et officiel. Très présent malgré son activité professionnelle, il sait poursuivre et améliorer le travail de ses prédécesseurs afin que l’athlétisme à Malakoff reste une référence dans le département. Le nombre de licenciés venant des communes avoisinantes montre d’ailleurs l’attractivité de la section. On peut s’y entrainer et progresser grâce à un collectif d’entraineurs compétents et disponibles. A part le lancer du marteau, toutes les spécialités sont pratiquées. Et j’espère que ce sera toujours le cas à l’avenir même si la pelouse n’est plus en herbe. Des conventions sont passées avec des écoles et les collèges de la ville et des interventions s’y dérouleront auprès des élèves.
Pratiquer dans une ambiance conviviale, qui n’empêche pas la recherche de la performance, l’athlétisme à Malakoff a encore un bel avenir !